Nantes en Bretagne
Le tableau ci-dessus, « La Contestation » date de 1969 et représente des manifestants défilant dans les rues de Nantes sous les emblèmes de la Bretagne, l’Hermine et le Gwenn Ha Du.
Le combat de Michel Noury pour « Nantes Ville bretonne » a démarré avec le mouvement de protestation contre le découpage des régions opéré par Vichy en 1941, un découpage qui ne respecte pas la Bretagne.
C’est Michel Noury qui a été à l’origine de cette protestation : dès 1941, lui et ses amis allaient déposer une gerbe devant la statue de la duchesse Anne pour protester contre le décret du 30 juin. Cette initiative de Michel Noury est à l’origine de la création du B 5 (Bretagne à cinq départements).
En 1976, une manifestation a rassemblé 10 000 personnes à Nantes sur la question de la réunification et en 1981 est né le CUAB, dont le premier président a été Patrick Mareschal, (ancien Président du Conseil Général de Loire-Atlantique).
Mais sa « prise de conscience bretonne » est bien antérieure, puisque dès 1933, il étudie la langue bretonne, participe aux grands rassemblements du parti national breton et devient un bretonnant ardent.
En 1969, il participe à la création du Comité « Nantes en Bretagne » dont il devient le secrétaire infatigable ; il multiplie lettres, démarches et interventions pour soutenir cette cause.
En 1960, avec Joseph Stany-Gauthier, conservateur du Chateau des Ducs de Bretagne, et de nombreux autres Nantais, il organise une manifestation devant la statue d'Anne de Bretagne, au bout du cours Saint Pierre, pour rappeler solennellement l'appartenance de Nantes de puis toujours à la Bretagne. En 1969, avec Maître Fournis, conseiller général de Guémené-Penfao, et l'Amiral Douguet, il crée le Comité « Nantes en Bretagne » dont il devient le secrétaire infatigable ; il multiplie lettres, démarches et interventions pour soutenir cette cause. Michel Noury reste un exemple pour beaucoup de militants bretons: il a été le petit grain de sable dans la puissante machine à broyer le Pays Nantais.
Breton engagé et militant, Michel Noury ne tombe jamais dans la "bretonnerie". Si l'on aperçoit un drapeau breton ou un motif celtique dans certaines de ses toiles, cela reste rare. La Bretagne qu'il peint, ce n'est pas celle des cartes postales et des chansons de Théodore Botrel, les ajoncs en fleur, les coiffes de dentelle et les clochers à jour.
Il peint la Bretagne dans laquelle il vit, le port de Nantes avec ses marins, les ivrognes, les prostituées, le tramway, les agents de police, les marchands de sardines au coin des rues, le carnaval de Nantes où se mélangent ouvriers et bourgeois... Il peint aussi ce pays de Retz, qu'on appelait jadis la "Bretagne heureuse" et que certains feignent aujourd'hui de considérer comme un bout de Vendée.
Il arrive cependant que la Bretagne inspire très fortement telle ou telle de ses oeuvres. C'est le cas de "Notre Dame de Bongarant" qu'il peint en 1942 et qu'il accompagne d'une légende en breton dans la manière de certains ex-voto de jadis:
Infatigable animateur de la vie artistique nantaise pendant un demi-siècle, Michel Noury fut à l'origine de plusieurs grandes expositions au Musée des Beaux-Arts de Nantes sur la création picturale contemporaine en Bretagne (cliquez ici pour accéder à l'excellent article de Bernard Le Nail sur la vitalité culturelle bretonne en Loire-Atlantique)
Blason de la Ville de Nantes
La carte de la Bretagne, telle que peinte par Michel Noury, où la Loire-Atlantique (44) est bien partie intégrante de la Bretagne
1973 - Première manifestation à Nantes (Archives Ouest-France)
Michel Noury est désigné par la flèche rouge
ND de Bongarant - 1947
Ce tableau commémore la partie de chasse durant laquelle le Duc Jean V tomba un jour de cheval dans la forêt de Nantes et fut menacé par un sanglier furieux. Il se remit entre les mains de la Vierge et un paysan nommé Tanguy survint alors fort à propos et tua la bête d'un coup d'épieu.
La merveilleuse petite chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Garant existe toujours, près de Sautron, non loin de la voie rapide Nantes-Vannes.